ثقافة Film Bousselsla: Les Mémoires Vives de la Marsa et de Perspectives
Jeudi 17 juillet, soit 3 jours après l’anniversaire de la prise de la Bastille en 1789, a été projeté un moyen métrage, d’une heure environ, qui a ressuscité le quartier populaire de Bousselsla à la Marsa, ainsi que le rêve tant désiré d’une société juste, idéale, qui ne laisse aucun de ses membres à l’abandon, sans pain et sans poésie.
Après avoir présenté la naissance du quartier populaire Bousselsla à la Marsa, née d'une décision de Bourguiba qui voulait cacher des taudis près du palais de la Marsa aux yeux du président américain Eisenhower qui est venu en Tunisie en 1959.
Ainsi fut construit en un temps record le quartier de Bousselsla. Ensuite ce point de départ bifurque vers 2 directions la librairie «Lina Ben Mhenni», créée et gérée par «Hamaïed Ben Ayada» qui distribue, gratuitement et sans conditions, romans et livres scolaires.

Ancien prospectiviste condamné à 6 ans de bagne à la prison Borj Erroumi pour avoir rêvé d’une Tunisie plus juste, il se lança dans le combat culturel, l’amour des livres et la diffusion de la culture au sens militant du terme, car pour lui la culture est l’arme la plus efficace contre l’obscurantisme et la limitation des libertés. Personnage central de Bousselsla, et sa librairie « gratuite», il est un aimant dans le quartier.
La seconde bifurcation dans ce film nous oriente vers Borj Erroumi et vers un personnage central de la littérature et de l’édition, qui s'est toujours enraciné dans l’humain, la culture et la défense des idéaux de progrès, de justice et de liberté ; «Fathi Bel Haj Yahia» est une icône nationale.

Ancien membre du groupe Perspectives, il fut condamné à 5 ans et demi de prison pour avoir défendu ses idées de justice qu’il essaiera de réaliser.
Le film bifurque ensuite vers Borj Erroumi et la vie carcérale dans ce bagne. Unis par le rêve d’une société juste et solidaire, les prisonniers résistèrent ensemble par le courage, l’amitié et l’espoir.
Dans ce documentaire deux autres personnages apparaissent comme des étoiles filantes suspendues au ciel, un soir de mois d'avril. Sadok Ben Mhenni, perspectiviste, torturé puis emprisonné au bagne de Borj Erroumi, fut un infatigable marathonien des droits de l'homme. Sa fille Lina Ben Mhenni cyber dissidente a consacré une partie de sa vie à collecter livres et romans pour les distribuer dans les prisons.
Parmi les photos, on reconnaît alors des visages amis qui, à leur sortie du bagne, ont fait preuve de pardon au sens chrétien du terme. Nulle rancune, nulle haine, nulle rancœur vis-à-vis de Bourguiba dont la «justice » les a condamnés injustement au bagne.
Au cours de cette projection, il y avait deux grandes dames : l’une sur l’écran, «Amel Ben Aba» qui faisait partie du groupe Perspectives, et dans la salle «Zeineb Cherni», la philosophe et la femme d’action qui a souffert de la prison aussi.
Ce film d’environ une heure constitue un bon documentaire aussi bien sur la librairie de Bousselsla dirigée par «Hamaïed Ben Ayada», un homme, un perspectiviste dont le choix et la volonté sont d’acier.
Restent aussi dans la mémoire les images du bagne de Borj Erroumi, d’où des prisonniers ont transpercé les murs par des rêves jamais muselés.
Une gentille critique pour le film produit par Dox Box: les réalisatrices, au nombre de 4, auraient eu intérêt à insérer quelques plans sur les personnages et sur le quartier. Mais qu’elles soient remerciées pour ce travail de qualité et cette intelligence des personnages et de quelques lieux.
Les Créateurs:
Société Dox Box et Inside Production dont on remercie le directeur Mr Moncef Taleb. Réalisation: Salimata Ba / Rim Harabi / Yosra Jazzar / Roua Othman .
Moncef Ben Mrad